Nous sont offerts, jobs d’avenir
Emplois précaires, ça va sans dire
Demain chômeur sur le carreau
On manifeste, pour la forme
Faire les annonces, du journal
En abrégé, pas un régal
Intérimaire, en général
Mais ça remonte le moral
Chaque semaine, tu vas pointer
Au pavillon des miséreux
Cocher les cases, tas de papiers
Bourse d’emploi, est pointilleuse
Restant prostré à la télé
Derrière les vitres, toute la journée
A regarder les trains passer
Un coup de fil, on sait jamais
Marchand de rêve, des fois, t’appelle
Mais recommence, sa ritournelle
Une fois encore, t’identifier
Pour compléter, ton maigre dossier
La bonne occase, pas la rater
T’es pas le seul, à quémander
Te contenterait, de balayer
Tellement t’as marre, d’être assisté
Mais de tout ce qui se passe ailleurs
Fait une belle jambe, aux sans labeurs
La violence de l’extérieur
N’égale en rien, nos propres malheurs
Pub de bagnoles, beaux pavillons
C’est pas pour toi, t’as pas le rond
De jouir par procuration
Tu vis ainsi, dans l’illusion
Comme simple objet, manipulé
Saisis ta chance, faut te presser
Les entreprises, n’ont qu’à choisir
Ont leurs valais, pour les servir
Ainsi, on brade l’humanité
Hommes et femmes, tous concernés
Pour ces dernières, surplus de souffrances
Prédestinées, depuis l’enfance
A se colleter, gosses et cuistance
Au pôle emploi, tu vas t’inscrire
Pour quelques sous, te voir venir
Et ta famille, l’entretenir
Le garde-manger, faut le garnir
Tu fais la queue, devant le guichet
Pour obtenir, visa sacré
Le droit de bosser, juste pour bouffer
Te concurrencent les étrangers
Sort ta fiche, le conseiller
Faisant la liste, de tes trimestres
Si t’as pas assez cotisé
Le RSA, va faire un geste
Les bras ballants, regagne ta niche
Ta femme t’attend, pour repas chiche
Secours du cœur, sont populaires
Et catholiques leurs prières
Ferment les usines, à tour de bras
L’économie, gouverne l’Etat
Le fric, nous mène par le nez
Débarquent des hordes d’affamés
Rien à crouter, n’est pas le pire
Passe avant tout, la dignité
Y’en a qui taillent leur empire
Quand d’autres restent sur le quai
Dés fois, tu penses, à te flinguer
Mais tes mômes, n’ont rien demandé
Qu’auprès de toi, grandir en paix
Si tu partais, en souffriraient
Que de misères additionnées
C’est devenu, une coutume
On te convoque, pour des prunes
Bilan de carrière, vite calculé
Les vieux, les jeunes, répertoriés
Bon pour la casse, la cinquantaine
Bardée de diplômes, notre jeunesse
Pas adaptée, à notre système
Dans l’abstraction, font des prouesses
C’est un commerce, offre d’emploi
A nos dépens, il fait fortune
Les candidats, quêtent nos voix
Vaut plus le coup, d’aller aux urnes
On nous a tant, promis la lune JC Blanc février 2014 (une pensée pour les chômeurs)