Jean-Pierre Chevènement veut être sur tous les fronts.
Sur Alstom en pleine bataille entre le géant américain GE et l’allemand Siemens pour le contrôle du groupe français, il affirme ne pas être « hostile à un adossement à un groupe étranger ». « Mais le contrôle du capital doit rester Français », dit-il lors d’une rencontre le 29 avril avec l’Association de la presse diplomatique française (APDF).
Et pour l’ancien ministre et sénateur du Territoire de Belfort où est présent l’une des unités de production d’Alstom, il est possible d’imaginer d’autres scénarios et surtout de prendre son temps avant toute décision. Car, ajoute-t-il, il n’est pas admissible qu’un dirigeant d’une entreprise française "se jette dans les bras" d’un groupe étranger. Et d’imaginer un adossement d’Alstom à des entreprises françaises comme Areva ou "encore mieux" Safran. Et pourquoi pas l’Etat qui in fine est le principal donneur d’ordre à Alstom avec une « golden share », une action en or permettant de bloquer une décision du conseil d’administration ? Car pour l’ancien ministre, il s’agit d’une affaire d’intérêt national. "Il faut une volonté politique claire", ajoute-t-il en se référant au Général de Gaulle.
Reste que dans cette bataille qui met en scène des groupes privés dans un des pays de l’Union européenne, de telles idées ne sont faciles à appliquer, sauf à gagner du temps comme tentait de le faire hier encore le gouvernement Valls.
Mais Jean-Pierre Chevènement a une autre tâche : celle d’être le représentant spécial de la France pour la Russie dans le cadre de la diplomatie économique, fer de lance de l’action de Laurent Fabius au Quai d’Orsay. Et sans surprise il n’est pas tout à fait sur la même longueur d’onde que le gouvernement français....