Richard Dassault par Jean Claude Blanc

Vieillard Sénateur, issu d’un vaste empire

88 ans sonnés, est mis en examen

Comme un jeune vaurien, voleur à la tire

Me doutais cependant, que c’était pas un saint

La loi de son milieu : magouiller en secret

En ouvrant le journal, on reste consterné

Qu’un monstre de la finance, se soit fait alpaguer

Tu parles, si on rigole, à gorge déployée

De son vrai nom, c’est Bloch, cherchez pas l’origine

Famille convertie, vite au catholicisme

Il nous charrie Dassault, roi de l’aéronautique   

Mystères et Mirages, ont empli sa boutique

A fait tous les métiers, le beau Serge affamé

Carrière industrielle, et patron journaliste

Mais comme la politique, manquait à ses trophées

A rejoint l’UMP, pour s’afficher artiste

Mais l’année 2009, lui a été fatale

Scrutin invalidé, trafic illégal

Ses potes solidaires, qui siègent à l’Assemblée

Fallut les supplier, lever l’immunité

Bizarre est contre tout, le chantre du progrès

Au Pacte pas solidaire, et même anti gays

Ne trouve pas normal, qu’on aide les chômeurs

Même on l’a décoré, de la Légion d’Honneur

Maire de Corbeil Essonne, facile au premier tour

Ce n’est pas pour sa tronche, qu’on l’a plébiscité

A posé sur la table, tous ses plus beaux atours

Du fric à volonté, forfaiture, son succès  

Socialistes au pouvoir, ça, l’avait pas prévu

Et comme par hasard, placé en garde à vue

La Justice le rattrape, peut-être s’est vengée

L’opportuniste droitier, l’a souvent écornée

Chaque jour on apprend, l’histoire de ce loustic

N’a fait que pis que pendre, mais selon les critiques

Citoyen, va rejoindre, le banc des accusés

Cette fois pour s’expliquer, du fric, qu’est-ce qu’il a fait

Patron du Figaro, je reste atterré

Elle lui va comme un gant, formule de Beaumarchais

« Sans liberté de blâmer, pas d’éloges flatteurs »

Sous son air grand Seigneur, se cache un gros menteur

Ne prends pas à mon compte, l’expression « tous pourris »

La plupart des élus, servent leurs concitoyens

Devraient quand même faire gaffe, le ver est dans le fruit

Ça ternit la Nation, de faire copain coquin

Passe pas une semaine, qu’on en apprenne de belles

Car sont première ligne, ces vils énergumènes

Ne faut pas s’étonner, que le peuple ait la haine

Même sans publicité, se gaussent les extrêmes

Notre Constitution, faudrait la réécrire

Liberté de penser, à droite, à gauche, m’en fiche

Les partis politiques, devraient revoir leurs listes

Se terrent parmi eux, de drôles d’illusionnistes

Bien sûr, c’est plus facile, faire élire les élites

Car le pauvre péquin, lui ne compte pour rien

Mais parmi ces vedettes, y’en a qui nous trahissent

Alors, on est surpris, que règnent les assassins

Je rêve d’une République, laïque, sans arbitraire

Ayant l’esprit des lois, ancré dans son bréviaire

Suffrage universel, référendum, parfois

Consulter les français, pour leur laisser le choix

N’ai rien contre ce vieux Bloch, à coup sûr il débloque

Les ors des salons, pas pour moi, je m’en moque

Ne perdent pas la tête, arrivistes rentiers

S’ils perdent la mémoire, c’est pour mieux nous enfler

Mais ce dernier éclat, va faire des dégâts

Le smicard, le chômeur, des Hommes comme vous et moi

S’orientent désolés, vers les plus grandes gueules

Défenseurs, bienfaiteurs pour leur propre portefeuille

4^ème fortune de France, 13 milliards d’euros

Avionneur dans le temps, aujourd’hui drôle d’oiseau

Pourrait bien équiper, armée de chars d’assaut

L’héritier fait sa gratte, rajoutant des zéros

Justice de mon pays, bien sûr, je m’y fie

Tellement asticotée, par tricheurs au pouvoir

N’accuse pas nos élus, mais les capitalistes

Eux seuls détiennent les clés, de leur coffre de gloire

Aujourd’hui, c’est Dassault, dans le collimateur

Demain même c’est certain, un autre va se faire prendre

Le peuple désabusé, à force de rire il pleure 

Car une fois au sommet, les brigands se rassemblent

Il peut dormir tranquille, le richard aviateur

Ses amis escogriffes, s’unissent pour le défendre         JC Blanc       février 2014