« schizo » par Grégory Baudouin

« Avant j’étais malade, maintenant nous allons mieux ». J’ai aimé tout de suite cette maxime lorsque je l’ai vu sur le tee-shirt d’un gamin dans la rue. Certes, la schizophrénie est une maladie grave dans la vie, mais sur un tee-shirt elle prête à sourire. D’aucuns disent que tout à chacun avons notre côté obscur et notre côté lumineux. Et puis pourquoi devoir toujours choisir ? Tu aimes le thé ou le café, les hommes ou les femmes, fromage ou dessert ? Pourquoi ne pouvoir aimer les deux sans se fader d’entrée le regard courroucé de l’autre ?

On a chacun une partie de nous qui nous dit de faire ceci, qui du fait de la bienpensance, qui du fait de la morale, qui du fait de tabous judéo-chrétiens (lesquels sont bien souvent les mêmes), et une autre partie qui aimerait faire cela. Qui n’a pas vu au-dessus de lui, comme dans un dessin animé, le diable d’un côté et l’ange de l’autre ?

Prenons un cas que je connais bien, le mien, dont on ne peut faire une majorité. J’ai toujours été attiré par l’ordre et la discipline, et dans le même temps, ne suis-je pas prêt à me rebeller pour toutes les causes ? Je suis un Républicain pur et dur, mais de tout temps j’ai été attiré par le judaïsme du fait de mon attachement à la Mémoire mais aussi par les protestants évangélistes anabaptistes. Pour cela, ayant pris engagement de faire un travail en la matière, je vais enfin prendre le temps de plonger un peu plus dans leur doctrine, d’autant que ce travail doit durer un an et demi. J’ai toujours rejeté le catholicisme forcé de naissance, ses dogmes, la soumission à des saints, des reliques, une papauté, tandis que nombre de politiques que je qualifie d’intelligents, fussent-ils de droite, sont protestants. Et dans l’anabaptisme, à la différence de tout le mouvement évangélique, c’est l’adulte qui décide en son âme et conscience quand et pourquoi il se sent prêt à faire le pas.

Mais dans une société « normale », il faut se conformer à un certains nombre de règles et ne pas y déroger. Dites au cours d’un repas que vous aimez passer vos vacances à poil et vous verrez les réactions. Celles-ci vont aller de quelques envieuses (de le dire et de le faire) à la plupart réprobatrices, et quelques-unes suspicieuses (et fantasmagoriques), voire de soupçons de partouses effrénées quand ce n’est pas de pédophilie. Oyez bonnes gens : si vous voulez être bien vu, soyez des thuriféraires de la bienpensance, vous serez alors aptes à devenir des factotums de la norme et pourquoi pas de Bruxelles ; à ce moment, JE pourrais vous qualifier de « fédéraste » mais ça c’est une autre histoire…

Donc l’heure du repos n’est pas arrivée, que la Force soit avec , salut et Fraternité