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Grégory Baudouin

Grégory Baudouin

Patriote et Républicain, ancien membre des Troupes Aéroportées, Président-Fondateur du Cercle Jean Moulin, mes références sont Jean Pierre Chevènement, Jean Moulin et le Général de Gaulle


Je cours par Grégory Baudouin

Publié par Grégory Baudouin sur 1 Février 2016, 20:09pm

Catégories : #Grégory Baudouin, #la Chronique

J’avais 19 ans et 364 jours. C’était le 05 juillet 1989. Je pétais le feu par le trou de balle, comme dit le Commando-Marine Marius. J’étais un faucon. J’étais un aigle. J’étais un Para. Mais j’étais aussi sensible. Je rêvais ma vie. J’ai toujours eu une vision romantique de ce que je faisais. Que ce soit comme Para, Ambulancier, Flic, ou même encore aujourd’hui. C’est-à-dire que j’avais toujours une vision idyllique de la chose. Je sauvais toujours la veuve et l’orphelin. Dans les faits, la vie, s’est chargée de me faire redescendre sur terre.

 

Ce jour-là, je pensais à mon anniversaire, prévu le lendemain. Mes copains de tente jouaient les gros bras. C’était à celui qui avait le plus gros. Non je ne parle pas de pénis, mais de bras de fer. J’étais retiré. Je ne jouais pas à ces jeux-là. Je savais que je n’avais pas la force de m’aligner. On m’appelait l’intello. Non pas du fait de mes études, que je n’ai jamais faites. Mais parce que je portais des lunettes, tous les jours. Mais on ne venait pas me faire chier. On savait du fait de deux, voire trois pins, distribués pendant les classes, que si je n’étais pas une montagne de muscles, j’étais vif. J’aimais donner des coups quand nécessaire, et je rigolais d’un rire nerveux quand j’en prenais.

 

Vint le 06 juillet. J’avais 20 ans. Non pas dans les Aurès, mais à Pau, à l’ETAP, à l’Ecole des Troupes Aéroportées. A cette époque, les portables n’existaient pas. Il n’y avait que quelques cabines dans la caserne. Je me voyais mal appelé « par hasard » mes parents, pour m’entendre dire « bon anniversaire ! ». Alors le soir, j’étais assis entre deux sapins ou séquoias. Je regardais l’horizon du champ, et le coucher du soleil. Il faisait chaud. Très chaud. J’avais 20 ans. J’étais fier de ce Béret Rouge qui m’était promis. J’avais tout fait pour y arriver. J’aurais dû être heureux d’y être. Et pourtant … C’était un des jours les plus tristes de ma vie. Ce fut mon plus triste anniversaire. Ma famille n’était pas là…. En ce jour, ils me manquaient. Mes parents, et ma frangine, née 3 ans et 1 heure avant moi. Bravo maman et bravo papa pour le timing. Ma gonzesse n’était pas là…. Personne ne m’aura souhaité mon anniversaire ce jour-là. Mes potes n’en savaient rien. Et puis entre nous pas d’effusion. « On n’est pas des PD, on est des Paras, p’tain ! ».

 

J’ai dû verser une larme, je pense. J’ai grillé une dernière clope et … je suis allé rejoindre mon lit de camp sous la tente. Demain, le réveil se ferait à 5H30. Demain serait un autre jour. Demain serait un jour comme les autres. « Sors les mains de tes poches ! T’as une couille qui explose, tu deviens manchot ! Cours ! ».

 

 

Cours !… J’ai couru. Après quoi ? Je n’en sais rien. Mais j’ai couru. Et le temps a passé. Je cours toujours. Ma grande aura bientôt 20 ans, puis la petite. Je n’ai pas eu la vie dont je rêvais à 19 ans et 364 jours. Pas plus que celle de 20 ans. Mais je sais que j’ai eu une belle vie néanmoins. Bien qu’avec de sacrés tranches de merde. J’ai les plus beaux cadeaux de la vie depuis 46 ans. Ma famille. Ma douce. Mes enfants. Le boulot ? J’ai foiré alors je cours, tous les jours. Après quoi ? Je ne sais toujours pas. Mais je sais que les 20 ans de mes filles ne seront pas les mêmes que les miens.

 

 

Par le ciel, partout, pour tous, avec vigilance et persévérance, l’heure du repos n’est pas arrivée. Que le Force soit avec vous, Salut et Fraternité.

 

Je cours par Grégory Baudouin
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