Survivalisme par Grégory Baudouin

Hier, je disais qu’il fallait aller vers une économie de guerre. Il faut aussi aller et tendre vers une économie plus solidaire. Ce matin, sur une radio qu’un de mes amis appelle Radio Paris, à savoir France Inter, j’entendais un clochard, pardon un SDF, clochard ce n’est pas respectueux il parait, selon la bien pensance…, qui disait : « recevoir, recevoir, c’est bien. Savoir donner, c’est mieux. Alors moi je donne des sourires ». Ce mec, ça fait 17ans qu’il est à la rue, il n’a pas une tune, il n’a rien du tout en dehors de son baluchon et d’une radio qui lui a été donnée par une association « les enfants du canal »n et lui il pense encore à donner plus qu’à recevoir. Un grand respect à ce monsieur.

C’est Noël Ce devrait être une fête. Pourtant l’ambiance n’est pas festive cette année. Je la trouve même plutôt lourde. Est-ce la politique en générale ? Est-ce les attentats ? Voir les deux ? Mais la fête, pas plus que la neige, ne sont au rendez-vous. Les américains, conscients de la situation, poussent à la consommation. Après avoir lancé en France, la mode d’Halloween, qui pousse à acheter costumes, bonbons, et autres décorations, nous avons vu arriver le black Friday, avec sa cohorte de prix cassés. Nous avons alors vu, à l’ouverture des magasins, des scènes dantesques de sprints, dignes de Carl Lewis et des Baston ubuesques, pour arracher « LE chemisier », sans quoi cette personne n’aurait pu vivre.

Peut-être serait-il bon de faire vivre à tout le monde un stage de survivalisme. Sans tomber dans la doxa des khmers verts de la décroissance et de la non-croissance, il est possible, que par un accident nucléaire ou une volonté guerrière, de se retrouver avec plus rien. Même les 850 000KM de canalisation (deux fois la terre à la lune) qui fourmillent dans nos sous-sols ne fourniront plus d’eau potable. Comment survivre ? Boire ? Allumer un feu ? Se nourrir ? Dormir ? Et bien nos SDF, eux, quelque part ont le survivalisme, ils le vivent au jour le jour. Pas de greffon à l’oreille, pas d’internet. Ça doit être chiant la vie sans cela. Néanmoins, il m’arrive de repenser à ces temps que j’ai connu, où je voyais dans un camping où j’ai passé mon enfance, un couple, tous les soirs, qui venait boire un coup au bar, puis ils passaient la soirée le nez dans leur bouquin, avant d’aller se coucher. Et puis mes tortues, elles nagent, rien d’annexe. Il faut en fait savoir se contenter de ce qu’on a. Avoir l’ambition d’en avoir plus afin de mieux vivre, mais avoir les ambitions et les envies de ses moyens, afin de ne pas passer sa vie à déchanter et être aigri. Il serait bon parfois que chacun et tous, reviennent au plus simple, au dénuement. Vis ma vie de SDF ? Pourquoi pas. Vis ma vie en autonomie, en survivalisme ? Pourquoi pas. Il est un moment que j’espère ne pas connaitre, ni mes enfants. Nous serons peut-être amenés à survivre, car notre modèle de société se sera écroulé. Chacun alors, de fait, par obligation, se devra de se tourner vers le survivalisme.

Par le ciel, partout, pour tous, avec vigilance et persévérance, l’heure du repos n’est pas arrivée. Que la Force soit avec vous, Salut et Fraternité.