Le gros par Grégory Baudouin

C’est aujourd’hui la journée de la « grosso-phobie ». Qu’est-ce donc que cela ? Une journée mondiale pour lutter contre la phobie des gros. Non pas que qu’il s’agisse de faire disparaitre les gros, de les éradiquer de la terre, ou de s’engager sur une lutte contre l’obésité. Que nenni. Il s’agit là, tout simplement, de lutter contre la stigmatisation envers les gros.

La première chose à laquelle j’ai pensé, c’est que pour les gros, point de bienpensance, de parler de bois. On parle des mal voyants, des personnes de petite taille, à mobilité réduite, de SDF…, mais on parle du gros, du « GROS », limite si on ne va pas vous parler du gras. N’est ce point discriminatoire ?

Ne rajoute t’on point de la discrimination à la discrimination ? Un exemple : les gays sont discriminés par des hétéros. Les gays vont discriminer les bisexuels, car ceux-ci prennent des hommes et des femmes. Les bisexuels vont discriminer les transsexuels, car si on les voit et homme et femme (ce qui devrait être le bonheur pour eux), d’autres vont les voir ni homme, ni femme. Alors, comme en plus on veut leur donner un genre neutre, aux transsexuels…. Pour moi, le neutre, ce n’est rien. Déjà que le bienpensance ne veuille plus que l’on dise mademoiselle… Sur les trois genres, on enlève un, pour n’en garder que deux, monsieur ou madame, pour au final en rajouter un qui n’en est pas un puisque ne représentant rien : « le neutre ». Non pas que les trans ne représentent rien, quand bien même ils ne représentent rien en absolu, proportionnellement au nombre de l’humanité de ce jour, et celle d’avant, mais qu’ils ne représentent rien puisque neutre, donc égale à 0. Non pas la valeur, mais la représentation quantitative, et non pas qualitative. Vous me suivez ? Mettez un replay. Vous verrez, c’est clair.

Bon revenons au gros. Si en plus le gros est gay, ou pire bi, ou encore pire trans… Si en plus il a un handicap, qu’il est juif, franc-maçon, bolchévique, et sans dent. Laissez tomber. Non Pas lui. Car lui il va falloir lui apporter de l’aide. Quand bien même son cas est quasi désespéré. Non pas parce qu’il est gay, bi, trans, bolchévique, handicapé, juif, etc. Non. C’est parce que c’est le cumul qui fait que… Et ben il sera discriminé. D’autant plus qu’il va avoir de tare que la bienpensance va bien vouloir lui attribuer.

Enfin, regardons autour de nous. Le standard du « 36 fillette » a disparu. La femme moderne est plus proche du 42 que du 36. La femme et ses formes se sont arrondies, pour le plus grand plaisir de nos yeux, de mes yeux. Une femme n’est jamais si belle que lorsqu’elle est ronde, gironde… M’enfin tout cela est subjectif. Ah, mais je ne devrais pas, car aujourd’hui, c’est quasi si on ne peut plus prononcer le mot femme, sans voir les chiennes de garde et leur bile nous tomber dessus. Notre société est de plus en plus érotisée. Les pratiques dans le privé et les fantasmes se libèrent autant que dans la sphère publique. On émascule les hommes.

C’est cette même bienpensance qui va vouloir se dédouaner, en faisant une journée de trucmuche, mais en les laissant croupir les 364 autres journées. Enfin, à cumul tous les jours, et plusieurs fois par jour, la journée de truc, la journée de bidule, et la journée de truc bidule, l’effet de ces journées s’annule. Trop d’impôt tue l’impôt. Trop de journée thématique tue la thématique.

Et notre gros dans tout cela ? Il ne verra jamais autant de pub pour les régimes avec une semaine gratuite, qu’en ce moment, tout en voyant d’autres publicités qui vantent le foie gras, les boules au chocolat, les dindes fourrées... Trop de tentation ne tue pas la tentation, surtout si elle est consumérisme, pour preuve la nouveauté du « black Friday ».

Par le ciel, partout et pour tous.

Que la Force soit avec vous.

Salut et Fraternité.