ici, on meurt en silence la chronique de Grégory Baudouin.

Artisan pendant plus de 6 ans, je suis devenu commerçant pendant 3 ans et demi. Je gérais un sauna -hammam non conformiste comme il se dit dans la bien-pensance.

Une affaire rentable, très rentable la première année. Puis vint la COVID…

La seconde année, j’ai survécu grâce aux aides du « quoiqu’il en coûte ». Incompréhensibles d’opacité d’ailleurs ces aides. Pourtant ma douce est bien placée en la matière mais ces aides sont allées de 9000.00 € à 0.00 ^€ mensuels sans qu’on sache le pourquoi du comment et sans jamais d’explication.

La troisième année, j’ai essoré la trésorerie jusqu’à n’avoir plus que 2.47 € sur le compte d’excédent et donc de demander une liquidation judiciaire avant de devenir débiteur. Je voulais partir les fesses propres et la tête droite.

Être patron pendant 10 ans, pour moi cela aura été une certaine liberté mais aussi des heures à n’en plus finir, de la paperasse en veux-tu en voilà, des cotisations, des charges plus que n’en porterait et ne pourrait en supporter Atlas ; cela aura été gagner peu et même les deux dernières années rien, et je dis bien RIEN ! Nous vivions sur le salaire de mon épouse. Dur à vivre moralement pour un homme macho comme moi. Deux ans à faire les aller et retour maison-boulot 6 fois par semaine, 120 kilomètres 6 fois par semaine bénévolement.

J’ai donc pris la décision de ne pas m’inscrire au Pôle Emploi. Ce système est tellement bien fait que pendant 10 ans, j’ai participé à l’économie de la France, pour ne pas dire à sa richesse ; et après avoir fait une « défaillance » (il ne faut plus dire liquidation, c’est pÔ beau), je n’ai que le droit de « m’inscrire » au Pôle Emploi et … rien d’autre, aucun droit. J’ai le droit de m’inscrire un Pôle Emploi, être un chiffre, une statistique, sans rien avoir en retour alors que j’ai cotisé, et plus que d’autres.

Si par bonheur, un artisan, un commerçant va jusqu’à l’âge de la retraite, il ne peut compter que sur son épargne, constituée toute sa vie de labeur, et la vente de son fonds de commerce pour sa retraite car sa pension sera une misère.

La France, depuis toujours, se dit riche de ses associations, de ses commerçants, de ses artisans, mais au mieux elle les laisse vivoter, voire elle les laisse crever dans un silence pudique, car ces gens là ne sont pas du genre à se plaindre, ils n’ont pas le temps, ils bossent.

Être patron, ce n’est pas que le CAC40. Par le ciel, partout, pour tous, que la Force soit avec vous, J’ai dit. Salut et Fraternité.