Réduction de la forme, et la cure d’amaigrissement du fond par Grégory Baudouin

C’est à se demander si le Président de la République a le droit d’aller pisser. Certes son action politique, ses faits et gestes, son entourage portent à confusion et encouragent les dénonciations, mais je trouve quand même que cela fait beaucoup. On ne lui passe rien. Pas un déplacement, pas une déclaration, pas une réception où d’aucuns cherchent la petite phrase, le geste, le regard qui pourra être dénoncé et c’est à l’envi qu’il est lynché et ce essentiellement dans les réseaux sociaux, où cachés derrière leur clavier, pis derrière un anonymat des révolutionnaires, fussent-ils prolétaires, républicains ou nationaux commentent, font et refont la France et le monde.

J’ai déjà dit qu’il ne fallait pas être un homme normal pour occuper cette fonction, mais qui plus est, il doit falloir avoir un mental de para et/ou de commando-marine pour supporter d’être livré ainsi en pâture toute la journée et tous les jours.

Encore une fois, je ne suis pas d’accord avec la politique qui est menée, mais laissons-lui le temps d’essayer. Critiquons certes, indignons-nous certes, bougeons-nous c’est mieux, mais pas sur tout est n’importe quoi.On a l’impression de voir des clébards qui attendent la fermeture de la boucherie.

Alors évidemment, on va me dire « oui, mais il ne respecte rien n’y personne ». On est d’accord. Mais on peut avoir un peu de respect pour la fonction à défaut d’en avoir pour le titulaire de la fonction. Imagine-t-on une once de ce qui a été dit sur le Président Hollande ou le Président Macron dit sur le Président de Gaulle ou sur le Président Mitterrand ? Non, cela ne se peut pas.

Ces personnes imposaient le respect et leur personne imposait le respect. J’ai souvenir comment Jean-Pierre Chevènement remit en place en direct Philippe de Villiers au cours d’une émission alors que celui-ci traita plusieurs fois le Président Mitterrand de voleur et de brigand « Un peu de retenu Monsieur Villiers, vous parlez du Président de la République en fonction ». Villiers, comme un enfant pris le doigt dans la confiture, s’en trouva tout penaud et baissa les yeux sans mot dire.

Mais à l’époque, que ce soit Chevènement ou le Président Mitterrand, c’était des politiques qui  imposaient le respect, et non pas des politiciens à courte vue. Et quand eux avaient besoin de s’exprimer, ils convoquaient la presse, qui se déplaçait encore. Ils ne se contentaient pas de faire de la politique en 140 signes. Emblématique de la réduction de la forme, et de la cure d’amaigrissement du fond.

Par le ciel, partout, pour tous,

Avec vigilance et persévérance,

Que la Force soit avec vous,

Salut et Fraternité.