Stance pour un braqueur par JC Blanc

Les gentlemen cambrioleurs,

Munis de pinces monseigneur

C’est du passé, j’en ai bien peur

Sont supplantés par les braqueurs

La République part en sucette                             

Est gouvernée par des mauviettes

Institutions, foulées aux pieds

Les citoyens en font les frais

Quand ça dépasse un peu les bornes

Le moraliste Etat plastronne

Même qu’il punaise dans les écoles

De beaux serments, mais pour des pommes

Gentil braqueur, s’est fait flinguer

Pourtant faisait que son métier

Rouler ses pouces, pas un denier

Au commerçant, s’est attaqué

Les faits divers, vite oubliés

Et les victimes délaissées

A sens unique, on est jugé

C’est le Far-West dans la cité

Cette fois-ci, pas rigolé

Loi du talion, bien obligé

On ne peut plus les supporter

Ces hors la loi, qui pensent qu’à tuer

Faut pas s’en prendre à la Justice

Elle a ses codes, un peu fébriles

Demande qu’à être dépoussiérée

Mais l’Assemblée, tarde à voter

Ça fait des vagues, sur le Vieux Port

Plus belle la vie, on y va fort

Car nous dérangent tous ces morts

Personne ne veut prendre les torts

Ça fait l’affaire des policiers

Loi du milieu, est bien utile

On ne va pas s’apitoyer

Sur les romans de Rouletabille

Régler ses comptes, un beau prétexte

A replacer dans son contexte

Pour les truands, c’est un réflexe

Trafics d’armes sans complexe

C’est plus la mode des Tractions

Gangs de scooters, innovation

Car plus facile et moins dangereux

Tirer les sacs des petits vieux

On fait la liste des homicides

Les vrais bandits, les amateurs

Il mélange tout, fumiste ministre

Se lance des fleurs, à L’Intérieur

« Etait trop jeune pour mourir »

Les doux rêveurs sont amnésiques

Car c’est trop tard pour gémir

Sur son CV, c’est la panique

On va fouiller le code pénal

Y dénicher, le bien, mal

Déjà chapitre la vengeance

On en devine la sentence

Faut pas fâcher, ceux qui défendent

A corps à cri, ces vilains gosses

Car on a peur que ça flambe

Dans les quartiers, pas à la noce

Notre conscience plaide en sourdine

Ainsi, notre honneur se débine

Est mis en cause, le racisme

Faut prendre le mal, à la racine

On ne peut pas être endeuillé

Pour un malfrat, exécuté

Fallait prévoir, et l’éduquer

Le corriger d’une fessée

N’y a rien de spectaculaire

Pour notre peuple visionnaire

Quand on voit pas bout du tunnel

Les sauvageons, virent rebelles

Entrefilet, à la télé

Une maman traumatisée

Bien sûr le vante, son bébé

Qu’est-ce qui a pu lui arriver…

Mais les réacs, s’en frottent les mains

Publicité, n’ont pas besoin

Même l’humaniste, se fait violence

Dans l’angélisme se retranche

Légitime ou auto-défense

Espoirs de paix, condoléances…           JC Blanc      septembre 2013

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